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cents points déterminés astronomiquement ; il est monté à la cime du Chimboraço, dont il a mesuré la hauteur ; il a créé la géographie des plantes, assigné la limite de la végétation et des neiges éternelles, observé les phénomènes de l’aimant et des poissons électriques, et rapporté aux amateurs de l’antiquité des connaissances précieuses sur les Mexicains, leur langue, leur histoire et leurs monumens. »

Le siècle dans lequel nous vivons a déjà augmenté considérablement nos connaissances géographiques, quoiqu’il n’y en ait pas encore un quart d’écoulé ; ce qui distingue surtout les voyageurs actuels, c’est un savoir plus profond, un jugement plus sain, un esprit d’observation plus fin et plus étendu. Les anciens voyageurs ont rapporté tant de fables, qu’il en a coûté quelquefois plus de peine à la postérité de détruire ces mensonges que de répandre des vérités qui s’y trouvaient mêlées. La grande confédération des états républicains de l’Amérique septentrionale qui défricha, et qui peupla d’hommes libres et heureux des contrées où naguère quelques peuplades sauvages avaient subsisté misérablement, fit explorer les sources du Missouri, et le cours de la Columbia, afin de découvrir des moyens de communication à travers l’Amérique septentrionale ; avec les côtes du grand Océan. Les révolutions qui rendirent l’indépendance aux colonies espagnoles, ouvrirent aux regards curieux des Européens, de vastes contrées où la jalousie