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ductions de l’extrémité de l’Amérique et des îles disséminées sur les côtes orientales de l’Asie ; leurs dernières expéditions nous ont mieux fait connaître ces archipels ; leur pavillon a déjà deux fois fait le tour d’un globe sur lequel le nom de Russes était encore inconnu, il y a deux siècles. Depuis la paix, la France, malgré l’état de délabrement dans lequel les guerres du continent avaient réduit sa marine, a entrepris des expéditions maritimes qui n’ont pas été infructueuses pour la science, et il s’est formé dans la capitale de la France une société géographique à l’instar de l’institution africaine de Londres à laquelle la géographie a de grandes obligations.

Tant d’entreprises utiles et intéressantes ont fait éclore un si grand nombre de relations, que pour les rassembler il faudrait une bibliothèque entière, et que la vie de l’homme suffirait à peine pour les lire et les comparer entre elles. Cette double tâche était infiniment plus facile, il y a un siècle : alors l’attention du savant pouvait encore embrasser d’un coup d’œil la série des relations de voyages qui avaient été successivement publiées sans habileté, et les réduire à leur substance pour l’instruction des gens du monde. Ramusio renferma en trois volumes in-folio imprimés pour la première fois à Venise, en 1565, les relations de voyages anciennes et modernes. Hackluit ne composa également sa collection, publiée à Londres, en 1599 et 1600, que de trois volumes in-folio.