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lecteur au même terme où sont parvenues en ce genre les entreprises et les connaissances de notre siècle.

Il reste à exposer la méthode qu’on a suivie dans la composition de cet Abrégé. D’abord on a voulu rendre propre à toutes les classes de lecteurs un livre qui est en effet de nature à être lu par quiconque veut s’amuser ou s’instruire. On a donc supprimé tout ce qui n’était fait que pour occuper un petit nombre d’hommes, et pour ennuyer le plus grand nombre. Tout ce qui s’appelle Journal de navigation a été retranché ; toutes les répétitions, toutes les superfluités, toutes les circonstances indifférentes, toutes les aventures vulgaires ; voilà ce qu’on a fait disparaître.

On a tâché ensuite de mettre le plus d’ordre et de clarté qu’il a été possible dans la distribution des différens voyages, de manière qu’on ne perdît pas un pays de vue sans avoir appris tout ce qu’il pouvait offrir de curieux et d’intéressant. Dans la partie descriptive, on a classé les articles généraux de manière que l’un ne se confondît jamais avec l’autre.

On s’est efforcé d’ailleurs de mettre dans cette méthode toute la variété dont elle était susceptible, en plaçant, toutes les fois qu’on l’a pu sans blesser l’ordre, un voyage d’aventures après des descriptions de mœurs et de lieux. Cette partie romanesque des voyages, quelquefois supérieure à tous les romans pour l’intérêt et le merveilleux, est fait pour reposer l’attention du lecteur en flattant son imagination.

Quand un voyageur, qui s’est vu dans des situations extraordinaires, raconte lui-même, on s’est bien gardé de prendre sa place : on l’a laissé parler sans rien changer, rien ajouter à son récit. On