duite d’un sergent. Wettevri les accompagna l’espace d’une lieue jusqu’à la rivière qu’ils avaient passée en venant de Quelpaert. Ils revirent la plupart des villes qu’ils avaient traversées dans le même voyage. Enfin, ayant couché à Jeam, ils en partirent le lendemain au matin, et vers midi ils arrivèrent dans une ville considérable, nommée Diu-Siong ou Thilla-Pening, qui est commandée par une grande citadelle. C’est la résidence du Pénig-Sé, qui y commande dans l’absence du gouverneur, et qui porte le titre de colonel de la province. Le sergent qui leur avait servi de guide les remit entre les mains de cet officier avec les lettres du roi. Ensuite il reçut ordre d’aller chercher leurs trois compagnons qui étaient partis de Sior l’année précédente, et qui n’étaient qu’à douze lieues de Diu-Siong, dans une ville où commandait l’amiral. Ils furent logés ensemble dans un édifice public, au nombre de trente-trois.
Dans le cours du mois d’avril, on leur apporta quelques cuirs restés jusqu’alors à Quelpaert, dont ils n’étaient éloignés que de dix-huit lieues. Ils furent chargés, pour unique occupation, d’arracher deux fois par mois l’herbe qui croissait dans la place du château. Le gouverneur, qui leur marquait beaucoup d’affection, comme tous les habitans de la ville, fut appelé à la cour pour répondre à quelques accusations qui mirent sa vie en danger. Mais, étant aimé du peuple et favorisé de