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pour sentir que leur appétit se renouvelle. L’arbre est gros, d’une fort belle forme, et s’élève à quinze ou dix-huit pieds de hauteur. Navarette ajoute qu’il en a vu à Bantam, près de Manille. Le Comte ne connaît pas en Europe de fruit dont le goût soit si délicieux ; mais il prétend que l’excès en est malsain, et que sa nature est si chaude, qu’il fait naître des pustules par tout le corps à ceux qui en mangent sans modération. Les Chinois le font sécher au four pour le conserver et le transporter ; ils s’en servent particulièrement dans le thé.

Le long-yen, c’est-à-dire œil de dragon, est une autre espèce de li-tchi. L’arbre qui le porte est plus grand et plus beau que le précédent ; car Navarette dit qu’il est de la grosseur d’un noyer. Le fruit est plus petit que le li-tchi, de forme ronde, avec une écorce unie et jaunâtre ; la chair est blanche, aqueuse et d’un goût vineux. Quoique moins délicat que le li-tchi, on prétend qu’il est plus sain, et que jamais il ne fait de mal. Navarette prétend qu’on l’a nommé œil de dragon à cause d’une tache d’un beau noir qu’on voit sur son noyau, ce qui le fait ressembler aux yeux d’un dragon, tels qu’on les peint à la Chine. Il se vend sec dans tout l’empire ; et en le faisant bouillir, on en tire un suc agréable et nourrissant.

Le fruit qui se nomme tsé-tsé croît dans presque toutes les parties de la Chine. On en distingue plusieurs espèces. Celui des provinces