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méridionales a le goût du sucre, et fond dans la bouche. L’écorce en est unie, transparente et d’un rouge luisant, surtout dans sa maturité. Il s’en trouve de la forme d’un œuf, mais il est ordinairement plus gros. Sa semence est noire et plate ; sa chair, qui est très-fondante, devient presque aqueuse lorsqu’on le suce par un bout : étant sec, il devient farineux comme nos figues ; mais avec le temps il se couvre d’une espèce de croûte sucrée qui lui donne un fumet délicieux.

Les Portugais de Macao donnent à ce fruit le nom de figue, non pour sa forme, mais parce qu’en séchant il devient farineux et doux comme nos figues. L’arbre qui le porte prend une très-jolie forme lorsqu’il est greffé. La Chine en produit beaucoup, surtout dans la province de Honan. Il est de la grandeur d’un noyer médiocre, et ses branches ne s’étendent pas moins. Ses feuilles sont larges et d’un beau vert, qui se change pendant l’automne en un rouge agréable. Le fruit est à peu près de la grosseur d’une pomme, et prend un jaune éclatant lorsqu’il mûrit. Entre plusieurs espèces de tsé-tsés, il y en a dont l’écorce est plus mince, plus transparente et plus rubiconde. D’autres, pour acquérir un fumet plus fin, doivent mûrir sur la paille ; mais tous sont fort agréables à la vue et fort bons à manger. Le tsé-tsé ne mûrit pas à l’arbre avant le commencement de l’automne. L’usage commun est de le faire sécher comme les figues en Europe. Il se vend