de bambou pour empêcher ces inconnus de monter à bord ; cependant, après avoir découvert plusieurs autres barques remplies de Japonais, qui se détachaient du rivage, ils prirent le parti de les attendre tranquillement.
Les gens de la première barque leur demandèrent par des signes où ils allaient ; pour réponse ils arborèrent pavillon jaune avec les armes d’Orange, en criant « Hollande ! Nangazaki ! » Là-dessus, on leur fit signe d’amener leur voile : ils obéirent. Deux hommes, étant passés sur leur bord, leur firent diverses questions qui ne furent pas entendues. Leur arrivée avait jeté tant d’alarme sur la côte, que personne n’y parut sans être armé de deux épées. Le soir, une barque amena sur leur bord un officier qui tenait le troisième rang dans l’île. Reconnaissant qu’ils étaient Hollandais, il leur fit entendre par des signes qu’il y avait six vaisseaux de leur nation à Nangazaki, et qu’ils étaient dans l’île de Goto, qui appartenait à l’empereur. Ils passèrent trois jours dans le même lieu, gardés fort soigneusement. On leur apporta du bois et de la viande, avec une natte pour les mettre à couvert de la pluie qui tombait en abondance.
Le 12, ils partirent pour Nangazaki, bien fournis de provisions, sous la conduite du même officier qui les avait abordés, et qui portait des lettres à l’empereur. Il était accompagné de deux grandes barques et de deux petites. Le lendemain au soir ils découvrirent