rent relâcher, parce qu’ils ne connaissaient pas la rade ; d’ailleurs ils avaient entendu dire aux Coréens qu’il n’y avait aucune île sur la route de Nangazaki. Ainsi, continuant leur coursé par un bon vent, ils côtoyèrent le 7 des îles dont le nombre leur parut infini. Le soir, ils espéraient mouiller près d’une petite île ; mais des apparences d’orage qu’ils découvrirent dans l’air, et des feux qu’ils virent de tous côtés leur firent prendre la résolution de ne pas interrompre leur course.
Le 8 au matin, ils se trouvèrent au même endroit d’où ils étaient partis le soir précédent, ce qu’ils attribuèrent à la violence de quelque courant. Cette observation leur fit prendre le large mais la force des vents contraires les obligea bientôt de se rapprocher de la terre. Après avoir traversé une baie, ils jetèrent l’ancre vers le milieu du jour, sans connaître le pays. Tandis qu’ils préparaient leur nourriture, quelques habitans passèrent et repassèrent fort près d’eux sans leur parler. Vers le soir, le vent étant un peu tombé, ils virent une barque chargée de six hommes, qui avaient chacun deux couteaux suspendus à leur ceinture, et qui, s’étant avancés à la rame, débarquèrent un homme vis-à-vis d’eux. Cette vue leur fit lever l’ancre avec toute la promptitude possible. Ils employèrent leurs avirons et leurs voiles pour sortir de la baie ; mais la barque les poursuivit et les joignit bientôt. Ils auraient pu se servir de leurs longues cannes