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elles de chaume et de roseaux : elles sont séparées l’une de l’autre par un mur, ou par une rangée de palissades. Pour les bâtir, on plante d’abord des piliers de bois à certaines distances, et l’on remplit de pierres les intervalles jusqu’au premier étage ; le reste de l’édifice est de bois plâtré en dehors, et revêtu, dans l’intérieur, de papier blanc collé. Le plancher repose sur une voûte ; en hiver on fait du feu par-dessous ; de sorte qu’on n’y est pas moins chaudement qu’auprès d’un poêle. Le plafond est couvert de papier huilé. Les maisons sont petites, n’ayant qu’un étage, avec un grenier au-dessus pour y serrer les provisions. Les Coréens n’ont que les meubles absolument nécessaires. Dans les maisons des nobles, il y a toujours un corps-de-logis avancé, dans lequel on reçoit et on loge ses amis, chaque maison ayant généralement un grand espace carré ou une basse-cour, avec une fontaine d’eau-vive ou un réservoir, et un jardin avec des allées couvertes. Les marchands et les principaux bourgeois ont près de leur demeure une sorte de magasin qui contient leurs effets, et dans lequel ils traitent leurs amis avec du tabac et de l’arak. L’appartement des femmes est dans la partie la plus intérieure de la maison : personne n’a la liberté d’en approcher. Quelques maris permettent à leurs femmes de voir le monde et d’assister aux fêtes ; mais elles y sont assises à part, et vis-à-vis de leurs maris.

On trouve de toutes parts, dans la Corée,