Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/126

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des cabarets ou des maisons de plaisir où les habitans s’assemblent pour voir les femmes publiques qui chantent, qui dansent et qui jouent de divers instrumens. En été, ces réjouissances se prennent dans des lieux frais, à l’ombre des arbres. Il n’y a pas d’hôtelleries ; mais ceux qui voyagent s’asseyent le soir près de la première maison qu’ils rencontrent ; aussitôt le maître leur apporte du riz cuit et des viandes pour souper. Ils peuvent se reposer aussi souvent qu’ils le désirent, avec la certitude de recevoir les mêmes secours. Cependant, sur la grande route de Sior, on trouve des hôtelleries où les officiers de l’état sont logés et nourris aux dépens du public.

Les Coréens ne peuvent se marier entre parens qu’au quatrième degré. On se marie dès l’âge de huit ou dix ans : les jeunes femmes, à moins qu’elles ne soient filles uniques, habitent dès ce moment la maison de leur beau-père, jusqu’à ce qu’elles aient appris à gagner leur vie et l’art de gouverner leur famille. Le jour du mariage, le futur monte à cheval, accompagné de ses amis ; il fait le tour de la ville, et s’arrête enfin à la porte de sa maîtresse ; il est reçu par ses parens qui la conduisent chez lui, où les noces se célèbrent sans autre cérémonie.

Les hommes peuvent avoir hors de leur maison autant de femmes qu’ils sont capables d’en nourrir, et les voir librement ; mais ils ne peuvent recevoir chez eux que leur vé-