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son du riz soit passé. Lorsque l’époque de l’enterrement est arrivée, on le rapporte à sa maison, et l’on enferme avec lui dans le cercueil ses habits et quelques joyaux. Ensuite, après avoir employé toute la nuit à se réjouir, on part à la pointe du jour avec le corps : les porteurs chantent et gardent une certaine mesure dans leur marche, tandis que les parens et les amis font retentir l’air de leurs lamentations. Trois jours après cette cérémonie, le convoi retourne au tombeau du mort pour y faire quelques offrandes. La scène finit par un grand repas, auquel tout le monde prend part. Les fosses du menu peuple n’ont que cinq ou six pieds de profondeur ; mais celles des personnes de qualité sont des caveaux de pierre , sur lesquels on place leur statue, avec une inscription au-dessous, qui contient leurs noms, leurs qualités et leurs emplois. Chaque mois, au temps de la pleine lune, on coupe l’herbe qui croît sur le tombeau, et les offrandes se renouvellent ; c’est la plus grande fête des Coréens, après celle de la nouvelle année.

Lorsque les enfans ont rendu à la mémoire de leurs pères tous les devoirs établis par l’usage, le fils aîné prend possession de la maison paternelle et de toutes les terres qui en dépendent. Le reste est divisé entre les autres fils ; mais Hamel et ses compagnons n’apprirent pas que les filles eussent jamais la moindre part à la succession, parce qu’en