Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/128

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avec leurs femmes ; les enfans qui leur naîtraient pendant le cours de ces trois ans ne seraient pas légitimes. La colère, les querelles, l’ivrognerie, passent alors pour des crimes. Leurs habits de deuil sont une longue robe de chanvre sur une espèce de cilice, composé de fils tors presque aussi gros que les fils d’un câble. Sur leurs chapeaux, qui sont de roseaux verts entrelacés, ils portent une corde de chanvre au lieu de crêpe. Ils ne marchent point, sans une grande canne ou un long bâton, qui sert à faire distinguer de qui ils portent le deuil. La canne marque la mort d’un père, et le bâton celle d’une mère. Ils ne se lavent point ; aussi les prendrait-on alors pour des mulâtres.

Aussitôt que quelqu’un est mort, ses parens courent dans les rues en pleurant, hurlant et s’arrachant les cheveux. Ils enterrent le mort avec beaucoup de soin dans quelque endroit d’une montagne choisie par leurs devins. Les corps sont renfermés dans un double cercueil de deux ou trois doigts d’épaisseur, pour empêcher que l’eau n’y pénètre. Le cercueil supérieur est orné de peintures et d’autres embellissemens, suivant la fortune de chaque famille.

Les Coréens enterrent ordinairement leurs morts dans le cours du printemps ou de l’automne. Ceux qui meurent en été sont placés sous une hutte de chaume, élevée sur quatre pieux, pour attendre que le temps de la mois-