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obtenir quelque emploi pour la plume ou pour l’épée. Chaque gouverneur nomme des députés qui sont chargés de l’examen. Leur choix tombe sur les plus dignes ; et, sur leur témoignage, on écrit au roi, qui distribue les emplois à ceux dont on lui fait connaître le mérite. Les vieux officiers qui n’ont encore possédé que des emplois civils et militaires s’efforcent alors de se faire employer tout à la fois dans ces deux professions pour grossir leur revenu ; mais ils ne parviennent quelquefois qu’à se ruiner par les présens et la dépense qu’ils sont obligés de faire pour se procurer des suffrages. Ceux qui meurent dans les poursuites de l’ambition sont ordinairement fort satisfaits d’obtenir en mourant le titre de l’emploi qu’ils ont sollicité, et regardent comme un honneur d’y avoir été nommés. En général, ce gouvernement ressemble à celui de la Chine, autant qu’un petit pays peut imiter un grand empire.

Leur langue, leurs caractères d’écriture et leur arithmétique ne s’apprennent pas facilement ; ils ont plusieurs mots pour exprimer une même chose, et le sens dépend de la prononciation, ainsi qu’à la Chine, Il y a trois sortes d’écriture dans la Corée : la première ressemble à celle de la Chine et du Japon ; c’est celle qui est en usage pour l’impression des livres et pour les affaires publiques. La seconde n’est pas différente de l’écriture com-