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sulaires de Suicima, qui ont un magasin dans la partie méridionale de la ville de Pousan. C’est d’eux que les Coréens tirent leur papier, leur bois de parfum, leur alun, leurs cornes de buffle, et d’autres marchandises que les Chinois et les Hollandais vendent au Japon. En échange, ces étrangers prennent les productions de la Corée et les ouvrages de ses manufactures. Les Coréens font aussi quelque commerce avec les parties septentrionales de la Chine en linge et étoffes de coton ; mais les frais en sont considérables, parce que le transport ne se fait que par terre, et qu’on y emploie des chevaux. Il n’y a que les riches marchands de Sior qui poussent leur commerce jusqu’à Pékin, et ce voyage leur prend au moins trois mois.

Les Coréens ne connaissent pas d’autres monnaie que leurs kasis : c’est aussi la seule qui ait cours sur les frontières de la Chine. L’argent passe au poids en petits lingots, tels qu’on les apporte du Japon.

Hamel doute si la religion des Coréens en mérite le nom. On voit faire au peuple des grimaces devant leurs idoles, mais il ne les révère guère. Les grands leur rendent encore moins d’honneur, parce qu’ils se croient quelque chose de plus qu’une idole. En effet, lorsqu’il meurt quelqu’un de leurs parens ou de leurs amis, ils s’assemblent pour honorer le mort dans la cérémonie des offrandes que le prêtre fait à son image ; souvent ils font