mettait d’un rang inférieur ; elles étaient toutes rasées, observaient les mêmes règles, et se consacraient au même service que les hommes voués à l’état monastique ; le roi même et les grands fournissaient à leur entretien. Deux ou trois ans avant le départ des Hollandais, elles obtinrent du roi la permission de se marier.
Ce royaume est tributaire des Tartares orientaux, qui en firent la conquête avant celle de la Chine. L’empereur y envoie trois fois chaque année un ambassadeur pour recevoir le tribut. À l’arrivée de ce ministre, le roi sort de sa capitale avec toute sa cour, pour le recevoir, et le conduit jusqu’à son logement. Les honneurs qu’on lui rend de toutes parts paraissent l’emporter sur ceux qu’on rend au roi même. Il est précédé par des musiciens, des danseurs et des voltigeurs, qui s’efforcent de l’amuser. Pendant tout le temps qu’il passe à la cour, toutes les rues, depuis son logement jusqu’au palais, sont bordées de soldats à dix ou douze pieds de distance. On nomme deux ou trois personnes, dont l’unique emploi est de recevoir des notes écrites qu’on leur jette par la fenêtre de l’ambassadeur, et de les porter au roi, qui doit savoir à chaque moment de quoi ce ministre est occupé. Il étudie tous les moyens de lui plaire, pour l’engager à faire des récits favorables au grand khan de la Chine.
Mais, quoique le roi de Corée reconnaisse sa