Quelques-uns vont à la quête, et tous obtiennent quelques secours des gouverneurs. Ils élèvent les enfans dans leurs monastères, c’est-à-dire qu’ils leur enseignent à lire et à écrire ; si ces enfans veulent être rasés, on les retient au service du couvent, auquel le profit de leur travail appartient ; mais ils deviennent libres à la mort de leur maître. Ils héritent de tout son bien, et portent le deuil pour lui comme pour leur propre père.
Il y a une autre sorte de moines qui s’abstiennent de chair comme les précédens, et qui s’emploient de même au service des idoles, mais qui ne sont pas rasés et qui ont la liberté de se marier. Ils croient, par tradition, qu’anciennement le genre humain ne parlait qu’un même langage, et que la confusion des langues est venue à l’occasion d’une tour que l’on voulut bâtir pour monter au ciel. Les nobles de la Corée fréquentent les monastères pour s’y réjouir avec des femmes publiques qu’ils y trouvent, ou qu’ils y mènent, parce que la plupart de ces lieux sont dans une situation délicieuse, et que la beauté de leurs jardins devrait les faire nommer des maisons de plaisance plutôt que des temples. Mais Hamel n’accuse de ces désordres que les monastères du commun, où les religieux aiment beaucoup à boire.
Sior, capitale du royaume, contenait, du temps de Hamel, deux couvens de femmes, dans l’un desquels on ne recevait que de jeunes filles de qualité ; dans l’autre, on en ad-