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Ils obéissent à des chefs tirés de leurs corps, qui leur font observer la même discipline que celle des autres troupes. Ainsi le roi connaît ses forces jusqu’au dernier homme. On est dispensé du service à l’âge de soixante ans, et les enfans prennent alors la place de leur père. Le nombre des habitans libres qui ne sont point au service du roi, et qui n’y ont jamais été, joint à celui des esclaves, forme environ la moitié de la nation.

La Corée étant bornée presque entièrement par la mer, chaque ville est obligée d’équiper et d’entretenir un vaisseau. Leurs bâtimens ont deux mâts, et sont à trente ou trente-deux rames, dont chacune est servie par cinq ou six hommes. Ainsi, sur chacune de ces espèces de galères, il n’y a pas moins de trois cents hommes, tant pour la manœuvre que pour le combat. Ces bâtimens ont de petites pièces de canon, et quantité de feux d’artifice. Chaque province a son amiral, qui fait la revue des vaisseaux une fois l’année, et qui en rend compte au grand-amiral. Quelquefois le grand-amiral lui-même est présent à ces revues. Les amiraux particuliers et leurs officiers subalternes qui manquent à leur devoir sont punis de mort ou de bannissement.

Les revenus du roi pour l’entretien de sa maison et de ses troupes consistent dans les droits qui se lèvent sur toutes les productions du pays, et sur les marchandises qu’on y apporte par mer. À cet effet, il y a, dans toutes