Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le roi de Corée entretient dans sa capitale un grand nombre de soldats, dont l’unique occupation est de veiller à la garde de sa personne et de l’escorter dans ses marches. Les provinces sont obligées d’envoyer une fois tous les sept ans, à leur tour, tous leurs habitans de condition libre pour garder le roi pendant deux mois. Chaque province a son général, qui a sous lui quatre ou cinq colonels, et chacun de ceux-ci même nombre de capitaines qui dépendent d’eux. Chaque capitaine est gouverneur d’une ville ou d’un fort. Il n’y a pas de village du moins qui ne soit commandé par un caporal, qui a sous lui une sorte de dixeniers, ou d’officiers dont le commandement s’étend sur dix hommes. Ces caporaux doivent présenter une fois l’an, à leur capitaine, un rôle des gens qu’ils ont dans leur juridiction.

La cavalerie coréenne porte des cuirasses et des casques, des arcs et des flèches, des sabres et des fléaux armés de pointes de fer. Les armes de l’infanterie sont le corselet et le casque, l’épée et le mousquet ou la demi-pique ; les officiers n’ont que l’arc et les flèches. On oblige les soldats de se pourvoir, à leurs propres frais, de cinquante charges de poudre et de balles. Chaque ville fournit aussi à son tour un nombre de religieux pour garder et entretenir à leurs dépens les forts et les châteaux qui sont situés dans les défilés ou sur le penchant des montagnes. Ces religieux soldats passent pour les meilleures troupes de la Corée.