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de la grande île, cinq au nord-ouest de Tcheou-li, quatre à l’est, trois à l’ouest, sept au sud, et neuf au sud-ouest. Il y en a peu de considérables ; les plus septentrionales se rapprochent beaucoup de l’archipel du Japon.

Il y a plus de neuf cents ans que les bonzes de la secte de Fo passèrent de la Chine à Lieou-kieou, et y introduisirent leur idolâtrie avec les livres classiques de leur secte ; depuis ce temps, le culte de Fo y est dominant, soit à la cour, soit parmi les grands, soit parmi le peuple.

Quand ces insulaires font des promesses et des sermens, ce n’est pas devant les statues ou images de leurs idoles qu’ils les font ; ils brûlent des parfums, ils préparent des fruits, se tiennent debout avec respect devant une pierre, et profèrent quelques paroles qu’ils croient mystérieuses, et dictées anciennement par les deux sœurs de leur premier roi, dont toute la famille ne consiste qu’en personnages mythologiques. Dans les cours des temples, dans les places publiques, sur les montagnes, on voit quantité de pierres érigées et destinées pour les promesses et les sermens de conséquence.

Certaines femmes sont consacrées au culte des esprits, et passent pour puissantes auprès d’eux. Elles vont voir les malades, donnent des médicamens, et récitent des prières. C’est sans doute de ces femmes que parle un ancien missionnaire du Japon, lorsqu’il dit qu’aux îles