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de Lequeio il y a des sorcières et des magiciennes.

L’empereur Khang-hi introduisit à Lieou-kieou le culte d’une idole chinoise nommée Tien-fey, c’est-à-dire reine céleste ou dame céleste. Dans la petite île de Mey-tcheou-su, voisine de la côte de Chine, une jeune fille de la famille de Lin, considérable dans le Fo-kien, était fort estimée pour sa rare vertu. Les premiers empereurs de la dynastie des Song lui donnèrent des titres d’honneur, et la déclarèrent esprit céleste. Ceux des dynasties Yuen et Ming augmentèrent son culte, et on lui accorda le titre de Tien-fey. Enfin Khang-hi, persuadé que sa dynastie devait à cet esprit la conquête de Formose, lui fit bâtir des temples, et recommanda au roi de Lieou-kieou de suivre en cela son exemple. De là vient que dans cette capitale on voit un temple magnifique érigé en l’honneur de cette idole. Supao-kouang, ambassadeur de Khang-hi, y alla faire des prières ; et sur le vaisseau qu’il monta pour retourner à la Chine il eut soin de placer une statue de Tien-fey, à laquelle lui et l’équipage rendirent souvent de respectueux hommages.

Les familles sont distinguées à Lieou-kieou par des surnoms comme à la Chine. Les hommes et les femmes ou filles du même nom ne peuvent pas contracter de mariage ensemble. Quant au roi, il ne peut épouser que des filles de trois grandes familles qui occupent toujours des postes distingués. Il en est une quatrième