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de pierre, et mettent des tables à côté pour les bougies et les cassolettes.

On compte neuf degrés de mandarins, comme à la Chine. On les distingue par la couleur de leur bonnet, par la ceinture et par le coussin. La plupart des mandarinats sont héréditaires dans les familles ; mais un bon nombre est destiné pour ceux qui se distinguent. On les fait monter, descendre ; on les casse, on les emploie selon ce qu’ils font de bien ou de mal. Les princes et grands seigneurs ont des villes et des villages, soit dans la grande île, soit dans les autres îles ; mais ils ne peuvent pas y faire leur séjour ; ils sont obligés d’être à la cour. Le roi envoie des mandarins pour percevoir les impôts des terres ; c’est à eux que les fermiers et les laboureurs sont obligés de donner ce qui est dû aux seigneurs, à qui l’on a soin de le remettre exactement. Les laboureurs, ceux qui cultivent les jardins, les pêcheurs, etc., ont pour eux la moitié du revenu ; et comme les seigneurs et propriétaires sont obligés de fournir à certains frais, ils ne perçoivent presque que le tiers du revenu de leur bien.

Les mandarins, les grands, et même les princes ne peuvent avoir pour leurs chaises que deux porteurs. Le roi seul en peut avoir autant qu’il veut ; leur équipage et leurs chaises sont à la japonaise, aussi-bien que les armes et les habits. Depuis le dix-huitième