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prodigieuse quantité de toiles ; les bananiers, à faire du fil et des vêtemens. On nourrit beaucoup de vers à soie, mais les étoffes ne valent pas celles de la Chine et du Japon. Les cocons sont employés à faire du papier encore plus épais que celui de Corée : on s’en sert pour écrire ; on peut même le teindre pour en faire des habits. Il y en a une autre sorte faite de bambou et d’une des écorces du mûrier à papier.

Il y a beaucoup de bois propres à la teinture. On estime surtout un arbre dont les feuilles ressemblent, dit-on, à celles du citronnier. Le fruit n’en est pas bon à manger ; mais l’huile qu’on en tire en abondance a de la réputation, de même que le vin de riz, qu’on nomme cha-zi. Plusieurs graines et plantes fournissent encore de l’huile. Les plantes médicinales ne sont point rares, et les melons, les ananas, les bananes, les courges, les haricots, les fèves, les pois, y sont très-communs. Les oranges, les citrons, les limons, les long-yuen, les li-tchis, les raisins, tous ces fruits y sont fort délicats. On y trouve en abondance le thé, la cire, le gingembre, le sel, le poivre, l’encens. Le sucre est noir, et les confitures n’en sont pas moins bonnes. Il y a du vernis ; on sait l’employer.

Cette île a le bonheur de n’être infestée par aucune bête féroce ; on n’y rencontre ni loups, ni tigres, ni ours ; l’on n’y voit non plus ni lièvres, ni daims ; mais elle a des animaux plus