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La Grande-Île a quantité de petites collines, de canaux, de ponts et de levées. Tous les transports de denrées, marchandises et autres choses, se font par le moyen des barques, des hommes et des chevaux ; il y a très-peu d’ânes, de mules et de mulets.

On laisse dans les maisons, entre la terre et le rez-de-chaussée, à cause de l’humidité, un espace vide de quatre, cinq ou six pieds, pour donner passage à l’air. Les ouragans et les vents violens obligent de faire les toits fort solides ; et comme les tuiles pour les couvrir sont chères, parce que la terre propre à les fabriquer est très-rare, de là vient qu’à la réserve du palais du roi, des princes, des riches familles de mandarins et des temples, la plupart des toits sont faits d’un enduit propre à résister à la pluie.

La Grande-Île est très-peuplée et très-fertile : le riz, le blé, toutes sortes de légumes y sont en abondance. La mer et les rivières sont remplies de poissons ; aussi les habitans des côtes, fameux plongeurs et habiles à la pêche, en font-ils un grand commerce. On tire de la mer différentes espèces d’herbes, dont on fait des nattes. La nacre de perles, les coquillages, l’écaille de tortue, sont fort recherchés ; et comme on en fait un grand débit à la Chine et au Japon, ils forment une branche de commerce assez considérable. Les pierres à aiguiser et le corail sont aussi très-estimés.

Le chanvre et le coton servent à faire une