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aussi peuplées et encore plus fertiles. Il en est à peu près de même des îles du nord-est, à la réserve de Ki-kiai. Si les fruits n’y sont pas aussi bons que dans la Grande-Île, le vin y est meilleur. Il y a beaucoup plus de camphriers, beaucoup plus de blé, moins de riz, plus de chevaux, de moutons, de bœufs, de cerfs. Les arbres qui sont nommés kien-mou par les Chinois, et i-se-ki par les insulaires, sont une espèce de cédre dont le bois passe pour incorruptible. Cet arbre est fort commun dans les îles de Ki-kiai et de Ta-tao. Le bois en est très-cher à la Grande-Île. Le palais du roi, celui des grands et des princes, les principaux temples ont des colonnes faites de ce bois. C’est un commerce avantageux pour les deux îles d’où on le fait venir. Les habitans de Ki-kiai passent pour grossiers : on les regarde comme à demi-sauvages ; mais ceux de Ta-tao et des autres îles du nord-est ne le cèdent en rien à ceux de la Grande-Île. Après celle-ci, Ta-tao est la plus considérable et la plus riche de toutes les îles du royaume. Les caractères chinois y étaient connus plusieurs siècles avant qu’ils le fussent à Lieou-kieou ; et quand elle fut assujettie, on y trouva des livres chinois, livres de sciences, livres classiques qui y étaient depuis plus de quatre cents ans.

Les insulaires de Lieou-kieou sont en général affables pour les étrangers, adroits, laborieux, sobres, et propres dans leurs maisons. La noblesse aime à monter à cheval, est enne-