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mie de la servitude, du mensonge et de la fourberie.

À l’exception des grandes familles de bonzes et des Chinois établis à Lieou-kieou, peu d’habitans de la Grande-Île et de trente-six qui en dépendent, savent lire et écrire. Si des paysans des artisans, des marchands, des soldats, sont parvenus à ce degré, de connaissances, on les oblige à se raser la tête comme les bonzes. Les médecins, les jeunes gens qui sont dans le palais pour servir à boire, pour balayer, pour ouvrir les portes, etc., ont aussi la tête rasée. Tous les autres ont au sommet de la tête un toupet, autour duquel est un cercle de cheveux très-courts.

Ces peuples aiment les jeux et les passe-temps. Ils célèbrent avec beaucoup d’ordre et avec beaucoup de pompe les fêtes pour le culte des idoles, pour la fin et le commencement de l’année. Il règne dans les familles une grande union, que de fréquens repas, auxquels on s’invite mutuellement, contribuent beaucoup à entretenir. Bien différens des Japonais, des Tartares et des Chinois, ces insulaires sont fort éloignés du suicide. Il n’y a que les îles, du nord-est qui, étant voisines du Japon se ressentent de cette proximité pour les manières et pour les mœurs.

Ces insulaires s’attribuent une antiquité chimérique, et s’en montrent extrêmement jaloux, ils prétendent qu’une suite de princes, qui formèrent vingt-cinq dynasties, régnèrent sur eux