long-temps. Les Kalmouks, qui en 1683 avaient fait la conquête de la petite Boukharie, et s’étaient rendus redoutables à la Chine et à la Russie, éprouvèrent tous les fléaux de la guerre civile. Les Chinois les soumirent, et en tiennent encore une partie sous leur domination ; l’autre obéit aux Russes. La dénomination de Tartarie chinoise devrait donc comprendre aujourd’hui tout le plateau de l’Asie centrale ; mais il est plus convenable de bannir de la géographie ce terme inexact.
C’est à tort d’ailleurs que l’on avait donné le nom de Tartares aux peuples qui habitent la partie orientale de l’Asie centrale. Toutes les nations que nous désignons sous ce nom reconnaissent celui de Turcs pour leur dénomination commune. Quelle que soit l’origine du nom de Tartares, il a, comme nous venons de le voir, envahi pendant long-temps toute l’Asie centrale et septentrionale, et a fait disparaître celui de Mongols, quoique ceux-ci régnassent sur les Tartares. La cause en vint sans doute de ce que les Tartares soumis par Gengis-khan et ses successeurs, et encadrés dans les armées mongoles, s’y trouvèrent les plus nombreux, et finirent par faire oublier le nom de leurs vainqueurs.
Les Tartares diffèrent des Mongols par leur physionomie, leur constitution physique et leur langue, autant que les Maures diffèrent des Nègres. Ces peuples appartiennent à deux races entièrement différentes, et les pays qu’ils