renard ou de tigre, dont ils s’enveloppent dans les temps froids, surtout pendant la nuit. Leurs chiens sont dressés à la chasse, grimpent fort bien dans les lieux escarpés, et connaissent toutes les ruses des martres. Ni la rigueur de l’hiver qui glace les plus grandes rivières, ni la férocité des tigres dont les chasseurs deviennent souvent la proie, ne peuvent empêcher les Ssolons de retourner à ce rude et dangereux exercice, parce que toutes leurs richesses consistent dans le fruit de leur chasse. Les plus belles peaux sont réservées pour l’empereur, qui leur en donne un prix fixe. Ce qui reste se vend fort cher, dans le pays même. Elles y sont assez rares, et les mandarins ou les marchands de Tcit-cicar les enlèvent très-promptement.
Les Mantchous proprement dits, que les Russes nomment Bogdoys, et qui sont comme seigneurs de toutes les autres nations de ces contrées, puisque leur chef est l’empereur de la Chine, n’ont point de temples, ni d’idoles, et ils n’adorent réellement, comme ils s’expriment, que l’empereur du ciel, auquel ils font des sacrifices ; mais ils rendent à leurs ancêtres un culte mêlé de pratiques superstitieuses. Depuis qu’ils sont entrés à la Chine, quelques-uns ont embrassé les sectes idolâtres ; mais la plupart demeurent fort attachés à leur ancienne religion, qu’ils respectent comme le fondement de leur empire, et comme la source de leur prospérité.