habitans du pays, il y a beaucoup d’apparence qu’elles seraient peu estimées des Européens, parce qu’elles ont des défauts considérables dans la forme et dans la couleur. L’empereur en a plusieurs cordons de cent perles, toutes semblables et d’une grosseur considérable ; mais elles sont choisies entre des milliers, parce qu’elles lui appartiennent toutes. Les martres du pays sont aussi d’un grand prix parmi les Mantchous, parce qu’elles sont d’un bon usage, et qu’elles se soutiennent long-temps.
Ce sont les Ssolon-ta-se qui vont principalement à la chasse de ces martres ; ils sont plus robustes, plus adroits et plus braves que les autres habitans de ces contrées. Leurs femmes montent à cheval, mènent la charrue, chassent le cerf et toutes sortes d’animaux. C’est le même peuple auquel on donne aussi le nom de Tongouses, et qui, dans sa langue, se distingue par celui d’Oven. On les regarde comme la souche des Mantchous. Le nom de Ssolon signifie chasseur, en mongol. On les appelle aussi Camnega Ssolon, ou chasseurs guerriers. On en trouve un grand nombre à Nierghi, ville assez grande, à peu de distance de Tcit-cicar t de Merghen. Les missionnaires les virent partir le premier jour d’octobre pour aller commencer leur chasse, vêtus de camisoles courtes et étroites de peau de loup, avec un bonnet de la même peau, et leurs arcs au dos. Ils emmenaient quelques chevaux chargés de millet, et de leurs longs manteaux de peau de