Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/200

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mots anciens propres à être placés dans le dictionnaire. Lorsque tous ces mots furent rassemblés, et qu’on crut qu’il n’y en manquait que très-peu qui pourraient se mettre dans un supplément, on les distribua par classes.

La première parle du ciel ; la seconde, du temps ; la troisième, de la terre ; la quatrième, de l’empereur, du gouvernement des mandarins, des cérémonies, des coutumes, de la musique, des livres, de la guerre, de la chasse, de l’homme, des terres, des soies, des toiles, des habits, des instrumens, du travail, des ouvriers, des barques, du boire et du manger, des grains, des herbes, des oiseaux, des animaux farouches et privés, des poissons, des insectes, etc. ; les classes sont divisées en chapitres et en articles. Chaque mot écrit en grands caractères a sous lui en plus petits caractères, sa définition, son explication et ses usages : les explications sont nettes, élégantes et dans un style aisé ; elles peuvent servir de modèle pour bien écrire ; mais comme ce fameux livre est en langue et en caractères mantchous, son utilité se borne à ceux qui, sachant déjà la langue, cherchent à s’y perfectionner, ou à composer quelque ouvrage.

Ce que cette langue a de plus singulier, comparée à la langue française, c’est que le verbe diffère aussi souvent que le substantif qu’il gouverne. Par exemple, le verbe faire change autant de fois, que le substantif qui le suit. On dit en français : Faire une maison, faire un