Ils parlent tous la même langue, qu’on appelle simplement langue mongole. À la vérité, ils ont quelques dialectes ; mais ils s’entendent tous les uns les autres, et qui sait la langue des uns se fait comprendre de tous les autres. Le père Régis nous apprend que les caractères qui subsistent sur les anciens monumens mongols sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui, et qu’ils diffèrent de ceux du mantchou. Ils n’ont pas la moindre ressemblance avec les caractères chinois, et ne sont pas plus difficiles à apprendre que les caractères romains : ils s’écrivent sur une espèce de table, avec un poinçon de fer ; aussi les livres sont-ils fort rares parmi les Mongols. L’empereur de la Chine en a fait traduire quelques-uns pour leur plaire, et les a fait imprimer à Pékin. Mais le plus commun de leurs livres est le calendrier du tribunal chinois des mathématiques, qui se grave en caractères mongols.
Les Mongols sont la plupart d’une taille médiocre, mais robustes ; ils ont la face large et plate, le teint basané, le nez plat, les yeux noirs et disposés obliquement, les cheveux noirs et aussi forts que le crin de leurs chevaux ; ils se les coupent ordinairement assez près de la tête, et n’en conservent qu’une touffe au sommet, qu’ils laissent croître de sa longueur naturelle. Ils ont peu de barbe.
Gerbillon les représente fort grossiers, mais honnêtes et d’un bon naturel. Ils sont, dit-il, sales dans leurs tentes, et malpropres dans