Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

et qu’il eut son siége principal avant celui des conquérans mantchous qui gouvernent aujourd’hui la Chine. Là, pendant plusieurs siècles, on vit des guerres sanglantes et des batailles alors fameuses qui décidèrent le destin de plusieurs monarchies aujourd’hui détruites ; là, toutes les richesses de l’Asie méridionale furent plusieurs fois réunies et dissipées. Enfin c’est dans ces déserts que les arts et les sciences furent long-temps cultivés, et qu’on vit fleurir quantité de puissantes villes, dont on a peine à distinguer aujourd’hui les traces, et dont les noms mêmes sont oubliés.

Quoique les différentes branches qui composent la nation des Mongols mènent une vie errante, elles ont leurs limites respectives au delà desquelles il ne leur est pas permis de s’établir. Les terres des princes mongols sont divisées en kis ou bannières.

Ces peuples portent divers noms dans les historiens. On les trouve nommés Mongols, Mongous, Mongals, Mogols et Moguls ; suivant l’histoire d’Aboul-ghazi-khan, ils ont tiré leur nom de Mogul ou Mongol-khan, ancien monarque de leur nation. Les Chinois appellent quelquefois les Mongols Si-ta-tsés, ou Tartares occidentaux ; et, par dérision, Tsao-ta-tsés, c’est-à-dire Tartares puans, parce qu’ils sentent effectivement fort mauvais.

Les Mongols l’emportent beaucoup sur les Mantchous par l’étendue de leur pays et par leur nombre.