bien ces peaux de même que celles de cerf, de daim et de chèvre sauvage, que les riches portent au printemps en forme de vestes, toutes leurs précautions n’empêchent pas qu’en s’approchant d’eux, on ne les sente. Leurs tentes exhalent une odeur de brebis qui est insupportable. Un étranger qui se trouve parmi eux est obligé de construire la sienne à quelque distance.
Leurs armes sont la pique, l’arc et le sabre, qu’ils portent à la manière des Chinois. Ils font toujours la guerre à cheval, comme tous les nomades.
Leurs troupeaux sont composés de chevaux, de chameaux, de vaches et de moutons, assez bons dans leur espèce, mais qui ne peuvent être comparés avec ceux des Kalmouks, soit pour la bonté ou pour l’apparence. Leurs moutons néanmoins sont fort estimés ; ils ont la queue longue d’environ deux pieds, et presque de la même dimension en grosseur : elle pèse ordinairement dix ou onze livres. Les Mongols n’élèvent pas d’autres animaux que ceux qui paissent l’herbe ; ils abhorrent surtout les porcs.
La manière de vivre de tous les Mongols est uniforme : ils errent çà et là avec leurs troupeaux, s’arrêtant dans les lieux où ils trouvent le plus de fourrage : en été, dans des lieux découverts, près de quelque rivière ou de quelque lac ; en hiver, du côté méridional de quelque montagne qui les mette à couvert du vent