du nord, extrêmement froid en ce pays, et où la neige leur fournisse de l’eau. Leurs alimens sont fort simples. Pendant l’été, ils se nourrissent de laitage, usant indifféremment du lait de vache, de jument, de brebis, de chèvre et de chameau ; ils boivent de l’eau bouillie avec le plus mauvais thé de la Chine, y mêlant de la crème, du beurre ou du lait. Ils font aussi une liqueur spiritueuse avec du lait aigre, surtout avec du lait de jument, qu’ils distillent après l’avoir fait fermenter. Les riches mêlent de la viande de mouton fermentée avec ce lait aigre, ensuite ils le distillent, ce qui fait une liqueur forte et nourrissante, dont ils aiment à s’enivrer. Ils prennent beaucoup de tabac. Quoique la polygamie ne leur soit pas défendue, ils n’ont ordinairement qu’une femme. Leur usage est de brûler leurs morts, et d’enterrer les cendres sur quelque hauteur, où ils forment un amas de pierres sur lequel ils placent de petits étendards.
Ils habitent sous des tentes ou dans des cabanes mobiles, dont les portes sont fort étroites, et si basses, qu’ils n’y peuvent entrer sans se courber. Ils ont l’art d’en joindre si parfaitement toutes les parties, qu’ils se garantissent du souffle perçant des vents du nord.
Quant au commerce, les petits marchands de la Chine viennent en grand nombre chez les Mongols, et leur apportent du riz, du thé bohé, qu’ils appellent kara-chay, du tabac, des étoffes de coton et d’autres étoffes commu-