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propres sur leur personne que dans l’intérieur de leurs maisons. Ils paraissent peu sensibles au froid ; car, sous le climat rigoureux de cette ville, ils font en hiver un si petit feu, qu’un Européen gèlerait de froid dans leurs appartemens. Leurs mets sont sains et adaptés à leur frugalité. Ils mangent beaucoup de plantes potagères, qu’ils cultivent dans leurs jardins, et de fruits, et sont très-friands de sucreries. Ils fournissent en partie Kiakta de choux, de concombres, de cornichons et de radis. Ils cultivent aussi des épinards, du céleri, du persil, des carottes, des choux frisés. Comme beaucoup de végétaux usuels ne mûrissent pas dans cette contrée, les Chinois apportent avec eux en venant à Maï-ma-tchin, du riz, plusieurs espèces de pois, et toutes sortes de fruits secs. En hiver, ils vendent à Kiakta des faisans qui y arrivent gelés.

Ces Chinois se passeraient plutôt de thé que de tabac à fumer. Quand ils sont oisifs, ils ne peuvent rester un quart d’heure sans avoir la pipe à la bouche, même dans la rue. Comme leurs pipes ne sont pas plus fortes qu’un dé à coudre, ils ont le plaisir de les charger et de les allumer fréquemment.

Ils sont affables et hospitaliers. Quoiqu’ils ne présentent que du tabac et du thé à ceux qui les visitent, ils le font de si bon cœur, qu’on ne saurait douter du plaisir qu’ils ont ainsi à faire les honneurs de ce qu’ils offrent. Lorsque l’on est intimement lié avec eux, ils servent des