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nent dans la rue. On voit que cela ressemble à nos parades.

Les négocians qui demeurent à Maï-ma-tchin sont tous natifs des provinces septentrionales de la Chine, surtout de Pékin, de San-tchouen et de quelques autres villes. Ils ne vivent dans cette bourgade que comme voyageurs, sans avoir leur famille avec eux ; on n’y tolère même aucune femme chinoise. On prétend que les femmes de Kiakta, qui ne sont pas sévères, les dédommagent de cette privation, et s’enrichissent avec eux. Chaque marchand a au moins un associé ; l’un demeure à Maï-ma-tchin, pendant que l’autre va suivre les affaires à Kiakta : lorsque celui-ci est de retour avec les marchandises qu’il a prises en échange de celles qu’il avait apportées, son compagnon s’en charge, et part pour la Chine, où il va les vendre ; son absence dure communément un an.

L’inspecteur du commerce est ordinairement un homme de rang, ou un homme instruit, et quelquefois un mandarin à qui l’on donne cet emploi comme une espèce d’exil, parce qu’il s’est mal comporté, et on le laisse dans ce lieu éloigné jusqu’à ce que l’on soit content de lui. Les Chinois le qualifient d’am-van (commandant général) et fléchissent le genou gauche devant lui. Ses appointemens fixes ne montent pas à beaucoup près à la valeur des présens qu’il reçoit des négocians.

Les Chinois de Maï-ma-tchin sont aussi