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Près du Tola, rivière qui se jette dans la Selenga, à peu de distance et à l’ouest de Maï-ma-tchin, est une résidence mongole, nommée Ourga par les Russes ; sa distance de Kiakta est de cinq verstes. C’est le lieu où se rassemblent les différentes caravanes qui viennent des diverses villes de la Chine.

Les marchandises se transportent en grande partie sur des chameaux. Les Chinois se servent aussi de misérables charrettes dont les roues sont très-mauvaises. Ils mettent communément quarante-six jours pour arriver à Tsin-fou-kou, ville la plus voisine de la grande muraille ; il leur en faut ensuite quatre à cinq pour gagner Pékin.

Les commerçans chinois parlent tous la langue mongole ; c’est celle aussi dont se servent le plus ordinairement les Russes pour traiter avec eux. Plusieurs Chinois parlent le russe, mais assez mal. Le commerce se fait en général par échange. Les Chinois vont à l’entrepôt des Russes où les échantillons des marchandises sont exposés : quand ils ont fait leur choix, ils concluent leur marché ; mais c’est plus souvent chez les marchands russes que l’affaire se termine. On commence par stipuler les marchandises que le Chinois donnera en échange ; ensuite on convient du prix, tout en prenant du thé. Quand on est d’accord, le Chinois met son cachet sur les ballots, ou même sur la porte du magasin, lorsqu’il prend toute une partie de marchandises. À son tour, le