troupe approche, ils lui font des signaux, ou bien, par les évolutions qu’ils font faire à leurs chevaux, lui indiquent le lieu où les antilopes pâturent, et la manière dont il faut s’y prendre pour arriver jusqu’au troupeau. La troupe se divise, les chasseurs se placent à la distance de soixante-dix à quatre-vingts pas l’un de l’autre, pour former un grand cercle qui se resserre en s’avançant. Quand les saïgas veulent s’enfuir, les chasseurs fondent sur eux et se les renvoient de l’un à l’autre en les épouvantant par leurs cris et le sifflement des flèches qu’ils lancent. Ces flèches sont armées d’un dard très-mince et bien aiguisé, qui a quatre doigts de large. Au-dessous du dard est un bouton creux en os ; ce bouton est percé de trous qui reçoivent l’air. La flèche forme par ce moyen un sifflement lorsqu’elle est lancée ; son dard fait une blessure très-meurtrière. On tue tous les saïgas que l’on peut atteindre ; et l’on en abat un grand nombre, parce que tous les habitans des steppes sont excellens chasseurs. L’on assure que les saïgas traversent quelquefois des rivières, de leur propre mouvement, pour chercher des pâturages, ou par tout autre motif volontaire ; mais ils n’entrent jamais dans l’eau, quoique poursuivis avec acharnement par les chasseurs et les chiens. Ces animaux n’ont pas moins d’aversion pour les forêts, parce qu’ils s’y trouvent tellement embarrassés, qu’ils se frappent la tête contre les arbres, perdent entièrement haleine,
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