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peu au défaut des reins, et se rétrécit beaucoup vers la queue. Ses crins sont courts et crépus. Le pelage d’hiver est épais et frisé, et un peu plus roux que celui d’été.

Le dziggtai porte en courant la tête droite, et le nez au vent. Il l’emporte en vitesse sur les autres animaux : le meilleur cheval ne peut l’atteindre. On ne le prend que par ruse et en se mettant en embuscade. Le chasseur est obligé de se placer sous le vent, et de se tenir caché jusqu’à ce qu’il en soit assez près pour le tirer. Lorsqu’un objet inquiète un troupeau de dziggtais, l’étalon qui sert de conducteur à la troupe s’en approche, et s’il ne se rassure pas, il fait quelques bonds, et tous partent avec la rapidité de l’éclair. On conçoit par-là qu’il est plus facile de tuer un étalon qu’une jument. Si on l’abat, le troupeau se disperse, et on peut s’attendre à rattraper ensuite quelque jument égarée.

Ce serait une véritable conquête que d’apprivoiser le dziggtai ; mais il paraît que c’est une entreprise sinon impossible, du moins très-difficile. Les Mongols et les autres peuples nomades de l’Asie n’auraient probablement pas été tant de siècles sans essayer de dompter les jeunes poulains qu’ils prennent : il est pourtant vraisemblable que l’on réussirait, si l’on pouvait prendre ces animaux peu de jours après leur naissance.

Les Mongols, dont nous avons parlé plus haut, composent la première branche des peu-