Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/251

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par hasard, ou que, dans une course rapide, il se précipite d’une berge escarpée, il nage très-bien.

Les Chinois nomment le dseren hoang-youg ou chèvre jaune. Le nom de dseren est mongol. Transporte en Perse et en Turquie, il s’y est un peu altéré, a été changé en djéiran et jarrain, et appliqué à la gazelle ordinaire ; car le vrai dseren ne se trouve pas en Perse.

L’argali, ou belier sauvage, parcourt aussi ces steppes, où l’on rencontre encore des élans, des écureuils, diverses espèces de rats et de belettes, des ours, des loups, des lynx, des renards, des gloutons, et, auprès des ruisseaux, des loutres et des castors.

Indépendamment des ânes et des chevaux sauvages, on y voit le dziggtai, confondu par plusieurs voyageurs avec ces deux animaux ; mais il forme une espèce particulière et bien distincte. Son nom signifie, en mongol, longue oreille. Il galope en troupes nombreuses dans les steppes de la Mongolie et le désert de Cobi. Sa taille est celle d’un cheval moyen ; ses formes ont de l’élégance et de la légèreté ; son air est vif et sauvage ; ses membres sont déliés, et sa tête est un peu lourde ; mais ses oreilles, sont bien proportionnées, un peu plus longues que celles du cheval, et droites. Son poitrail est large du bas, son dos carré, sa croupe effilée ; il a les sabots et la queue de l’âne. Son pelage est brillant en été, de couleur isabelle, avec une bande dorsale noire, qui s’élargit un