Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

flexible ; ensuite on trempe les chandelles dans de la cire du pe-la-chu, ce qui forme autour du suif une espèce de croûte qui l’empêche de couler. Les chandelles qu’on en fait sont d’une blancheur extrême. On en fait aussi de rouges, en y mêlant du vermillon. On tire aussi de la graine de l’huile pour les lampes.

Les chandelles de la Chine seraient aussi bonnes que les nôtres, s’ils prenaient soin, comme nous, de purifier la matière dont ils les font. Mais, comme ils ne s’en donnent pas la peine, l’odeur en est plus forte, la fumée plus épaisse, et la lumière beaucoup moins vive. Les mèches dont ils se servent contribuent aussi à augmenter ce désagrément. Au lieu d’y employer le coton si commun chez eux, ils le remplacent par une petite baguette de bois sec et léger, entourée d’un filet de moelle de jonc très-poreux, et fort propre à filtrer les parties liquéfiées du suif que le feu attire, et qui entretiennent la lumière. Ces chandelles chinoises sont épaisses et pesantes ; elles fondent aisément lorsqu’on y touche avec la main. Comme la mèche est solide, et qu’en brûlant elle se change en charbon assez dur, il n’est pas aisé de la moucher ; aussi les Chinois ont-ils des ciseaux faits exprès.

Le quatrième arbre, qui se nomme pé-la-chu, c’est-à-dire l’arbre à la cire blanche, n’est pas tout-à-fait si haut que l’arbre au suif. Il en diffère aussi par la couleur de son écorce, qui est blanchâtre, et par la figure de ses feuilles,