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d’une demi-heure, on en voit sortir quinze mille hommes de cavalerie. Le quartier du khan est au centre ; comme les tentes sont fort élevées et peintes de couleurs vives, elles forment un spectacle extrêmement agréable. Les femmes du khan sont logées dans de petites maisons de bois qui peuvent être abattues dans un instant, et chargées sur des chariots pour changer de pays.

Une lance, un arc et des flèches sont les armes des Kalmouks. Leurs arcs sont faits de différens bois, principalement d’érable ; ils en ont aussi en corne ; ce sont les meilleurs, mais les plus chers. Ils ont plusieurs sortes de flèches, les unes sont toutes de bois, fort courtes, avec la pointe en forme de crosse ou de massue ; ils s’en servent pour tirer les petits animaux et les oiseaux. Ils en ont d’autres fort légères, garnies d’un fer étroit ; d’autres avec un fer léger qui a la forme d’un ciseau, et enfin d’autres grandes flèches pour la guerre, armées d’un gros fer pointu et très-fort. Toutes leurs flèches sont garnies de trois ou quatre rangs de plumes d’aigle ; ils ne prennent que les plumes de la queue, parce qu’elles sont plates ; la courbure de celles des ailes ferait prendre à la flèche une fausse direction. Chaque sorte de flèche a son compartiment séparé dans le carquois, qui est suspendu à droite à la selle du cheval ; l’arc est dans une espèce d’étui à gauche, qui est la place d’honneur. Ils tirent avec autant de vigueur que de justesse. On remarqua dans les