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les sources de l’Iéniséi, portent le nom de khans, quoique tributaires du khan des Mongols-kalkas, qui est sous la protection de l’empereur de la Chine. Ce monarque même, comme Mongol d’extracton, est aussi nommé khan, parce qu’il est le chef des Mantchous, des Mongols et des Éleuths proprement dits, qui sont devenus ses sujets, comme le khan des Éleuths est, par droit de naissance, le chef de toutes les branches des Éleuths.

À la mort d’un khan, tous les princes de la famille régnante, et les chefs des tribus qui sont sous la même domination, s’assemblent dans le lieu où le monarque faisait sa résidence, pour lui choisir un successeur. Leur choix se réduit à vérifier lequel de tous ces princes est le plus avancé en âge, sans aucun égard pour l’ancienneté des différentes branches de la famille, ni pour les enfans du mort. Ils ne manquent jamais d’élire le plus vieux, à moins qu’il ne soit exclu par quelque défaut personnel. À la vérité, la force et l’usurpation peuvent quelquefois troubler cet ordre ; mais ce cas est plus rare parmi les idolâtres qu’entre les mahométans.

Le Kon-taïdschi, ou khan des Éleuths, habite continuellement sous des tentes, à la manière de ses ancêtres, quoiqu’il possède des pays où les villes sont en assez grand nombre.

Un camp kalmouk, en temps de guerre, est divisé en plusieurs quartiers, en places publiques et en rues, comme une ville. Il n’a pas moins d’une lieue de tour ; et dans l’espace