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que d’acier, qui commence au coude et va jusqu’au poignet, où elle est bouclée. Elle leur sert à parer les coups de sabre lorsqu’ils sont dans la mêlée. Leurs commandans et quelques autres ont des sabres à la chinoise. Chaque horde est ordinairement commandée par son chef, de sorte qu’une troupe de cavalerie tartare est plus ou moins nombreuse, suivant la force des hordes.

L’habileté d’un Kalmouk est égale à tirer en fuyant ou en avançant ; aussi aiment-ils mieux attaquer à quelque distance que de près, à moins qu’ils n’aient beaucoup d’avantage.

Dans le combat, ils ne connaissent pas la méthode des lignes et des rangs ; ils se divisent sans ordre en autant de troupes que leur armée contient de hordes, et chacune marche la lance à la main sous la conduite de son chef. On sait, par le témoignage des anciens auteurs, que les peuples du nord de l’Asie ont toujours su combattre en fuyant. La vitesse de leurs chevaux les aide beaucoup. Souvent, lorsqu’on les croit en déroute, ils reviennent à la charge avec une nouvelle vigueur, et leurs adversaires, sont exposés aux plus grands dangers, s’ils ont perdu leurs rangs dans la chaleur de la poursuite. Les Éleuths sont braves ; il ne leur manque que la discipline de l’Europe pour être véritablement redoutables. L’usage du canon, qu’ils ne connaissent point encore, ne leur serait pas d’une grande utilité, puisque leurs armées ne sont composées que de cavalerie.