Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Chaque horde a son enseigne ou sa bannière, qui n’est ordinairement qu’une pièce de kitayka, ou de quelque autre étoffe colorée, d’une aune de long, attachée au sommet d’une lance de douze pieds. Les Éleuths et les Mongols y représentent la figure d’un chameau, d’une vache, d’un cheval, ou de quelque autre animal, au-dessous de laquelle ils mettent le nom de la tribu. Comme toutes les branches d’une même tribu conservent la figure de son enseigne, en y joignant le nom particulier de la branche, ces bannières leur servent en quelque sorte de tables chronologiques, lorsqu’une horde est en marche, l’enseigne est portée à la tête immédiatement après la personne du chef.

Les Kalmouks forgent ou fabriquent eux-mêmes les petits morceaux de fer de leurs armes, et tous les petits ustensiles de fer dont ils ont besoin. Ils ont parmi eux des orfèvres qui font, en argent, tous les ornemens qui servent à la parure des femmes. Ce sont eux qui garnissent d’anneaux et de cercles d’argent les théières de bois ; ils les ornent aussi de figures d’animaux de même métal ; ils savent même damasquiner le fer. Les outils de forge sont très-simples ; un sac de cuir avec un tuyau sert de soufflet ; il est enchâssé entre deux morceaux de bois uni que l’on tient à la main, et que l’on élève et abaisse alternativement.

Les Kalmouks ont plusieurs manières de chasser. Personne ne s’entend mieux que ce peuple à dresser toutes sortes de filets et de