Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/303

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fille ; ils regardent ces promesses comme sacrées. Ils ne se marient pourtant qu’à quatorze ans, et même plus tard. Il est défendu au jeune homme de prendre aucune liberté avec sa future ; si elle devient grosse avant ce temps, c’est à lui de s’arranger avec les parens de la fille, et de les apaiser par des présens. Lors même que les promesses ou fiançailles ont été faites dès la plus tendre enfance, il faut que les parens du jeune homme terminent avec ceux de la fiancée, avant le mariage, ce qui concerne le nombre des chevaux et le bétail dont la dot doit être composée. Les parens de la mariée fournissent ses habits, les meubles, les coussins de feutre couverts et ornés d’étoffes de soie, les couvertures de lit ; enfin une tente de feutre neuve et communément blanche. On demande ensuite au gheilong un jour heureux pour le mariage ; le jour fixé, la fille, accompagnée de tous ses parens, va trouver le jeune homme. On tend la tente neuve ; toute la compagnie s’y rassemble avec le gheilong ; celui-ci lit plusieurs prières sur les deux époux. Il fait délier les cheveux de la mariée, qui ne forment qu’une seule tresse, et lui en fait faire deux, ainsi que les femmes les portent. Il demande les bonnets des deux époux, les prend, et s’en va hors de la tente avec son ghedzull. Arrivé à une certaine distance dans la steppe, il parfume ces bonnets avec de l’encens, en récitant quelques prières ; il revient et donne les bonnets à la femme chargée de tous les