Marc Pol cite une coutume d’une province du Thibet, qui se trouve chez plusieurs peuples des différentes parties du monde. Après avoir dit qu’ils se soucient peu de trouver la virginité dans les femmes qu’ils épousent[1], il ajoute que les habitans de ce pays sont idolâtres, cruels et adonnés au pillage ; ils vivent de la chasse et des fruits de la terre. On trouve dans leur pays, en grande quantité, les animaux qui portent le musc ; ils les nomment gabderi ; ils vont à la chasse de ces animaux avec des chiens. Ils ont une langue et une monnaie particulières ; ils s’habillent de peaux de bêtes ou d’étoffes très-grossières. Le Thibet est un pays âpre et montagneux ; on trouve de l’or dans quelques endroits, et même dans certaines rivières. Les habitans se servent pour monnaie, de morceaux de corail qui est fort estimé parmi eux. Les femmes en portent des colliers, et en parent aussi leurs idoles comme de quelque chose de précieux. Il y a dans ce pays des chiens aussi grands que des ânes ; on les emploie à la chasse des bêtes sauvages ; il y a aussi un grand nombre de faucons et autres oiseaux de proie. On y fait beaucoup de camelots, et d’autres étoffes de soie et d’or.
Cette description est bien vague. Toutefois elle renferme quelques détails exacts, notamment ceux qui sont relatifs aux mines d’or, aux animaux qui donnent le musc, et à la nature montagneuse du pays ; des voyageurs qui
- ↑ Ce passage se trouve tome VIII, page 6.