Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/311

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une seule fleur. Je n’en ai jamais rencontré de plus agréable en ma vie.

» Il y a encore plusieurs arbres comme des châtaigniers, mais infructueux, et qui produisent néanmoins de très-belles fleurs, et en telle abondance, que chaque branche semble un bouquet si bien disposé, qu’il ne se peut rien désirer de plus beau[1]. La terre est couverte de fleurs de roses et de lis. On trouve un charme dans cette marche : ce sont les fontaines qui coulent parmi les montagnes. Les unes jaillissent du haut des rochers, les autres semblent sortir des pierres mêmes qui bordent le chemin. Leur eau est extrêmement claire et fraîche. »

Après s’être arrêté cinq jours à Serinagar, capitale du pays, d’Andrada et ses compagnons poursuivirent leur route. « Nous continuâmes encore, ajoute-t-il, de marcher pendant quinze jours parmi des montagnes moins escarpées que celles que nous avions déjà traversées. Après celles-ci, nous en trouvâmes d’autres couvertes de neige, où nous fûmes transis de froid. Nous traversâmes le Gange plusieurs fois, non pas sur des ponts de cordes, comme auparavant, mais sur la neige qui le couvrait. Le fleuve roule dessous cette neige avec un grand fracas ; il est surprenant qu’il ne l’entraîne pas, étant aussi fort et aussi rapide. À la vérité, la montagne voisine se décharge sur

  1. C’est le marronnier d’Inde. Des voyageurs modernes l’ont trouvé dans ces contrées.