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est probable aussi que la difficulté de faire germer en Europe les graines de thé venues de la Chine tient à ce qu’étant sujettes à rancir promptement, elles demandent, pour lever, à être mises en terre presque aussitôt qu’elles ont été cueillies.

Les botanistes placent le thé dans la famille des orangers ou hespéridées. On a pensé d’abord que le thé vert et le thé-bout étaient deux espèces distinctes ; mais les voyageurs modernes, qui ont vu ces deux plantes à la Chine et au Japon, ne les regardent que comme des variétés de la même espèce.

L’arbrisseau croît lentement ; il n’a acquis toute sa croissance qu’à l’âge de six ou sept ans. Il est alors élevé de quatre ou cinq pieds, quelquefois davantage. Sa racine est noire, ligneuse, traçante et rameuse ; sa tige se divise en plusieurs branches irrégulières ; elle est revêtue d’une écorce mince, sèche et grisâtre, celle de l’extrémité des rejetons tire un peu sur le vert. Le bois est assez dur et plein de fibres, la moelle petite et fort adhérente au bois. Les branches sont garnies irrégulièrement de feuilles attachées à un pétiole fort mince. Lorsque ces feuilles ont toute leur crue, elles ressemblent en substance, en figure, en couleur et en grandeur, à celles du griottier ; mais, dans leur jeunesse, et à l’époque où on les cueille encore tendres pour s’en servir , elles approchent davantage des feuilles du fusain commun. Si l’on en excepte la couleur, elles sont en