Ou, l’Oï des géographes chinois. Il paraît que Ladak forme une souveraineté particulière. En supposant qu’il y ait de la confusion et de doubles emplois de noms, ce qui est très-possible, le nombre des provinces se trouverait réduit à huit, qui répondraient aux huit royaumes de Marc Pol.
On a vu plus haut que, de plusieurs côtés, il faut traverser de hautes montagnes pour entrer dans le Thibet. En arrivant par le Cachemire, on rencontre les monts Kentaïs ou Kentaïskhan ; en venant de l’Indoustan par le Gherval, le Kemaon et le Népal, on est obligé de franchir l’Himalaya. Lorsqu’une fois on a atteint le sommet des montagnes du Boutan, dit Bogle, on ne descend pas dans la même proportion du côté du Thibet ; mais, continuant à voyager dans un pays très-élevé, on traverse des vallées qui sont aussi larges et moins profondes que les premières, et des montagnes qui ne sont ni escarpées ni aussi hautes ; d’ailleurs c’est le pays le plus nu et le plus sauvage que l’on puisse voir.
Tous les voyageurs s’accordent à dire qu’il faut passer au milieu de montagnes affreuses, qui sont comme entassées les unes sur les autres. Elles sont à peine séparées par des vallées étroites, au fond desquelles les torrens roulent leurs eaux avec un fracas propre à effrayer les plus intrépides voyageurs. Les routes que l’on a pratiquées dans les endroits les plus accessibles sont ordinairement si étroites, qu’on