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pays situé au sud du Thibet, et qui en dépend[1].

Les Thibetains nomment la contrée qu’ils habitent Pout ou Bhout, et en y ajoutant le mot qui signifie pays, Bhout-yid. Quelques écrivains ont transformé ce nom en Béguédou. Bhout-yid semble dire autant que pays de Bhoudda. Selon quelques géographes, le nom du pays est Pue ou Pue-koakhim, dérivé de pué, nord, et de koakhim, neige.

Les limites du Thibet ne peuvent être fixées avec certitude. On sait, en général, qu’il est situé entre les 27e et 38e degrés de latitude nord, et les 70e et 72e degrés de longitude orientale. Il a au nord la Petite-Boukharie et le pays des Éleuths, à l’est la Chine, au sud-est l’Ava, au sud le Boutan, et divers petits pays dépendans de l’Indoustan, dont il est séparé par la chaîne de l’Himalaya ; à l’ouest le Cachemire et la Grande-Boukharie.

Il règne une grande obscurité sur les divisions géographiques du Thibet. Les termes de Haut-Thibet, Moyen-Thibet et Bas-Thibet, paraissent vagues et arbitraires, de même que ceux de Grand et Petit-Thibet ou Baltistan. Quelques auteurs ont, d’après les matériaux fournis par le père della Penna, admis neuf provinces ; mais on ne sait où les placer avec certitude. Dans cette liste, qu’il est inutile de rapporter, le Tacpou est le Boutan : le centre du pays est occupé par la province nommée

  1. Voyez tome VI, page 343.